d’une poignée de terre, in a handful of soil
artistes : Amélie Bélanger, naakita f.k., Frédéric Lavoie, Anne-Marie Proulx, Eve Tagny
commissaire : Noémie Fortin
exposition : 17 mai au 9 novembre 2025
d’une poignée de terre
un dernier au revoir
in a handful of soil
more living organisms
than human beings on earth
Au creux de cinq cimetières-jardins bordant le village de Frelighsburg se dessinent des entre-mondes où la vie se noue à la mort dans un même terreau. Les racines des végétaux y croisent des présences humaines, animales, minérales. Le sol porte les traces de celleux qui ont travaillé la terre ; des corps enterrés là même où elle était cultivée.
On y porte, y met en terre. On y veille, s’y recueille. On oublie.
Quelque part entre jardins et cimetières, chacun situé à l’orée d’un champ, les lieux funéraires deviennent des espaces d’apaisement des mémoires, de contemplation de la nature et de continuité avec le vivant. Parcourant ces sites de sépulture, les œuvres réunies à l’occasion de l’exposition d’une poignée de terre, in a handful of soil les activent en tant qu’espaces animés. Les artistes invité·es y déposent des gestes, des fragments, des histoires et des espoirs, révélant le cimetière non pas comme fin, mais comme seuil.
Chacune des œuvres dialogue avec les spécificités du site qu’elle habite, révélant ce que ces lieux silencieux contiennent de récits, de liens invisibles et de possibles réparations. Les cimetières deviennent des foyers d'écoute et de résonance, des jardins de mémoire où se croisent les temporalités et les espèces. Certains gestes commémoratifs initiés par les artistes prennent la forme d’une invitation à réfléchir notre propre rôle dans les récits collectifs, et la manière dont la terre porte les marques de ce que l’on choisit de taire ou de transmettre.
Il est question de biodiversité dans les lieux de mort et de deuil écologique ; d’accompagner les espèces pendant leur déclin, d’honorer les paysages appelés à disparaître. De cueillette de fruits sauvages, d’apprentissages transmis entre les cultures et les générations. De rendre visible ce que les paysages tendent à occulter. De corps déplacés, effacés, d’histoires marginalisées, de présences oubliées. De donner voix aux fantômes, de les écouter. De puiser dans la force élémentaire du feu pour penser la fin et ce qui pourrait lui survivre.
Dans un monde en bascule, les cimetières deviennent un endroit d’où veiller non pas seulement les morts, mais aussi les vivants.
À travers ces installations extérieures, les artistes tissent des liens sensibles entre passé, présent et futurs possibles. Leurs œuvres offrent une réflexion sur l'altération de la mémoire collective et la résilience écologique. Elles interrogent le sentiment de perte face à un