naakita f.k. (grange Adélard)

Stone Tape: A haunting (Chapter I)

2022

La série vidéo épisodique Stone Tape : A haunting adopte le prisme de la hantise pour explorer les relations entre les territoires et les êtres qui les habitent. Elle prend ancrage dans la théorie du stone tape selon laquelle les lieux, et particulièrement la pierre, conservent les traces d’événements passés, comme des enregistrements émotifs ou énergétiques pouvant se rejouer avec le temps. Inspirée par des discussions communautaires, ainsi que par des recherches environnementales et historiques menées dans le Bas-Saint-Laurent, l'œuvre interroge ce qui se perd lorsque les terres se transforment.

Quelles empreintes passées continuent de hanter ces lieux? Quels futurs possibles peuvent émerger d’un espace hanté?

 Les territoires portent les cicatrices profondes de l’esclavage, du colonialisme, de l’expansion impériale et capitaliste ; autant de forces qui ont façonné le sol à coups d’extraction, de déplacement et d’effacement, jusqu’à en altérer la mémoire. Alors que ces pratiques persistent sous diverses formes, les territoires continuent de se modifier, de fluctuer et parfois même de disparaître entièrement. À travers des passés, présents et futurs spéculatifs, Stone Tape : A haunting examine comment ces héritages ont façonné et transformé les terres sur lesquelles nous vivons, tout en donnant voix aux spectres légués avec ces histoires.


naakita f.k. est un·e artiste interdisciplinaire basé·e entre Zhegagoynak/Chicagoland et Tio'Tia:Ke/Mooniyang/Montréal. À travers des relations basées sur le lieu et spécifiques au site, son travail aborde les activités et idéologies extractivistes qui se manifestent dans le sillage de la violence contre la terre. Travaillant principalement dans l'installation audio et vidéo, ses recherches utilisent l'hantologie comme moyen d'explorer les impacts du projet colonial sur les environnements bâtis et naturels, tout en imaginant les futurs possibles contenus dans un lieu hanté. Cette pratique est enracinée dans la création de modes d'écoute des paysages, ainsi que des êtres humains et des êtres autres-qu’humains qui les habitent.