Crédit photo : Hamz Abouelouafaa
naakita f.k. est un·e artiste interdisciplinaire basé·e entre Zhegagoynak/Chicagoland et Tiohtià:ke/Mooniyang/Montréal. À travers des relations basées sur le lieu et spécifiques au site, son travail aborde les activités et idéologies extractivistes qui se manifestent dans le sillage de la violence contre la terre. Travaillant principalement dans l'installation audio et vidéo, ses recherches utilisent l'hantologie comme moyen d'explorer les impacts du projet colonial sur les environnements bâtis et naturels, tout en imaginant les futurs possibles contenus dans un lieu hanté. Cette pratique est enracinée dans la création de modes d'écoute des paysages, ainsi que des êtres humains et des êtres autres-qu’humains qui les habitent. f.k. a présenté son travail sur la scène nationale et internationale dans des institutions telles que MoMA PS1, New York, NY (2012) ; Trinity Square Video, Toronto, ON (2016) ; Mémoire de l'Avenir, Paris, FR (2019) ; Videofenster, Cologne, DE (2021) ; Fonderie Darling, Montréal, QC (2022) ; Images Festival, Toronto, ON (2023) ; et Centre CLARK, Montréal, QC (2024).
Stone Tape: A haunting (Chapter I)
La série vidéo épisodique Stone Tape : A haunting adopte le prisme de la hantise pour explorer les relations entre les territoires et les êtres qui les habitent. Elle prend ancrage dans la théorie du stone tape selon laquelle les lieux, et particulièrement la pierre, conservent les traces d’événements passés, comme des enregistrements émotifs ou énergétiques pouvant se rejouer avec le temps. Inspirée par des discussions communautaires, ainsi que par des recherches environnementales et historiques menées dans le Bas-Saint-Laurent, l'œuvre interroge ce qui se perd lorsque les terres se transforment.
Quelles empreintes passées continuent de hanter ces lieux? Quels futurs possibles peuvent émerger d’un espace hanté?
Les territoires portent les cicatrices profondes de l’esclavage, du colonialisme, de l’expansion impériale et capitaliste ; autant de forces qui ont façonné le sol à coups d’extraction, de déplacement et d’effacement, jusqu’à en altérer la mémoire. Alors que ces pratiques persistent sous diverses formes, les territoires continuent de se modifier, de fluctuer et parfois même de disparaître entièrement. À travers des passés, présents et futurs spéculatifs, Stone Tape : A haunting examine comment ces héritages ont façonné et transformé les terres sur lesquelles nous vivons, tout en donnant voix aux spectres légués avec ces histoires.
Adélard
23 rue Principale
prompts for attunement
Issue de recherches archivistiques, historiques et communautaires, prompts for attunement pose une série de questions qui invitent à entrer en résonance avec un lieu :
« Quelles sont les conditions qui ont façonné ce lieu ?
Quelles sont celles qui vous ont amené·es et qui vous retiennent ici ?
Quelles sont les conditions nécessaires à des avenirs souhaitables et vivables ?
Quand les réponses me sont revenues, elles respiraient et battaient toujours. »
Ces sculptures ont été créées dans le cadre de la série July 1953, qui interroge la manière dont les cultures de l’extraction prolifèrent et se multiplient. Développé au cours de plusieurs mois de travail avec des milliers de télégrammes trouvés dans le grenier d’une gare rurale en Gaspésie, la série vise à comprendre comment l'héritage d'une petite ville est inextricablement lié à l'essor de l'impérialisme occidental ; et comment les événements passés continuent de façonner nos contextes sociaux, politiques et environnementaux contemporains.
prompts for attunement est le résultat d’un processus d’accordement au lieu, d’une immersion parmi les fantômes, d’une écoute patiente de leurs voix et des enseignements qu’ils portent. Agissant comme des pierres tombales, des fenêtres ou des portails imbriqués dans le paysage, l'œuvre offre un espace pour contempler notre relation et notre responsabilité à l'égard du lieu où elle se trouve.
Deming Cemetery
près du 157 chemin du Pinacle